Auriane Preud’Homme
Hors les murs
Auriane Preud’Homme
Hors les murs
Auriane Preud’Homme est invitée par la Villa du Parc à développer une résidence de création en milieu urbain à Annemasse aux printemps-été 2025. Elle fait suite à un territoire en miroir, la ville de Noisy-le-Sec où l’artiste est en résidence en automne hiver 2025/26 avec le centre d’art contemporain la Galerie.
Le projet d’Auriane Preud’Homme prend pour point de départ l’insulte « tana », dérivé de l’italien « puttana », apparu depuis quelques mois pour insulter les femmes en raison de leur apparence ou de leur comportement supposément provocant. Popularisé par des rappeurs, il est ensuite largement employé sur les réseaux sociaux. les principales concernées se sont réappropriées ce mot, devenant le symbole d’un mouvement de ralliement et de renversement du stigmate. L’une des précurseuses de ce mouvement, la tiktokeuse Hadja, s’est filmée avec sa valise en train de « partir pour Tanaland ». Sur TikTok, Instagram et Snapchat, un grand nombre de personnes se sont ensuite revendiquées « tana » — affirmant leur liberté de se montrer et de se comporter comme elles l’entendent. Tanaland serait donc le pays imaginaire des « tana » : un espace où l’expression de soi est libre, imprégné d’une esthétique hyper-stéréotypée et camp.
Inspirée par ce mouvement et tout l’imaginaire créatif qu’il suscite, Aurianne Preud’Homme imagine un film ou un clip vidéo qui étirerait cette micro-société fictionnelle qu’est Tanaland avec un groupe d’adolescentes de la ville d’Annemasse.
Un projet en partenariat avec le tiers-lieu La Bulle et le service jeunesse du Perrier à Annemasse.
Auriane Preud’homme est une artiste visuelle vivant aux Lilas (FR). Par la performance, la sculpture, la vidéo, l’écriture, et les pratiques éditoriales indépendantes, elle s’interroge sur différentes formes d’oralité et les glissements entre matérialité et langage. Son travail se nourrit de récits multiples : historiques prémodernes et contemporains, souvent véhiculés par des sources orales comme autant de voix subjectives destinées à être racontées, prolongées, fictionnalisées et/ou vulgarisées. Récemment, ses derniers projets étaient axés sur les ragots, la télé-réalité, les communautés intentionnelles, les langues construites, la représentation des voix minorisées dans l’histoire de l’art, les mythes et la culture populaire. Depuis 2019, elle est également co-fondatrice de la revue Phylactère (en collaboration avec Roxanne Maillet, éditions Immixiton Books), qui explore la question des rapports entre oralité et écriture, la performance et sa publication.