A la Villa du Parc, Laurie Dall’Ava réunit un ensemble d’œuvres d’où monte la pulsation puissante de dynamiques immémoriales. Dans un accrochage sobre et vibrant, l’artiste déploie une recherche conceptuelle, matérielle et perceptive sur les origines du vivant, par une poétique de la trace et de l’évocation. Elle s’incarne dans des œuvres où la couleur, l’image et le mot ritualisent un langage plastique propre et se répondent silencieusement.
L’exposition a été tissée dans la trame d’EGP (Emerald Green Pigent), un pigment vert éméraude, que Laurie Dall’Ava expérimente dans des œuvres photographiques et picturales depuis 2018. D’origine organique et végétale, il est constitué d’un mélange de la substance active de la chlorophylle et de cyanobactéries, et a été synthétisé par l’auteur et chercheur Victor Mazière. Il permet de conserver le potentiel vital, la couleur verte et les vertus pharmacologiques de ces éléments naturels, qui sinon se dégradent sous l’action de la chaleur et de la lumière.
Sondant la profondeur et la variation chromatiques d’EGP dans de nouveaux monochromes sur toile et sur bois, l’artiste met en tension la picturalité abstraite de son pigment, des images évanescentes et une litanie de noms d’organismes cellulaires.